Comment calculer son salaire à partir de son TJM ? 

Questions

Si le monde de l’entrepreneuriat et donc de l’indépendance a largement de quoi séduire tous ceux qui étouffent, se sentent prisonniers du routine d’un travail salarié ou estiment être sous payés au regard de leur engagement et de leurs aptitudes, en revanche, ce n’est pas toujours simple de sortir du concept du salariat. Jour après jour, semaine après semaine, quant au montant du salaire mensuel, les millions de salariés français n’ont généralement pas de questions à se poser. C’est d’ailleurs une garantie non négligeable. 

Franchir le cap de l’indépendance révèle aussi et surtout le fait de devoir repenser ses conditions de rémunération et ses ambitions en matière de salaire. Une nécessité alors de se focaliser autant sur les tarifs des Freelances du marché, ou de portés indépendants en portage salarial, que sur ses propres compétences professionnelles, on pourra donc facturer une valeur ajoutée à son clients ainsi que ces ambitions financières. Une telle complexité en cet exercice que parfois plonge nombre d’indépendants dans une survalorisation ou une dévalorisation de leurs compétences réelles. 

Salaire mensuel, pour les prestations intellectuelles avant tout 

Le mode de rémunération diffère selon la profession exercée. On peut se faire rémunérer, au forfait de mission, à la tâche, à l’heure, à la journée, au mois… En tous cas, l’indépendant doit être capable de raisonner en tarif journalier moyen pour se projeter sur un CA mensuel. Pour avoir une idée de ce TJM il faut regarder à rebours, c’est à dire partir du salaire net que l’on compte se verser, bien évidemment que ce salaire net s’entend imputé de toutes les charges dont le freelance doit s’acquitter. 

Chez un indépendant, et selon sa raison sociale, il faut compter en moyenne entre 40% et 25% de charges obligatoires (hors frais de déplacement, de nourriture, d’amortissement…). Ainsi facturer au client un taux horaire qui tient compte des compétences, des charges et autres frais. Bien entendu, ce taux sera multiplié par le nombre d’heures de travail nécessaires à l’accomplissement de la mission, multiplié par le nombre de semaines… Ce mode de calcul est aujourd’hui le plus répandu car le juste tant pour le prestataire que pour le client. 

C’est aussi la loi de l’offre et de la demande animant en 1er lieu les marchés. En fait, on estime aujourd’hui qu’un indépendant bénéficiant par exemple d’une dizaine d’années d’expertise, ou sur un marché qui manque cruellement de compétences, dans un domaine de pointe peut appliquer une TJM de 1000€. 

Pourquoi calculer son TJM est-il important ?

En tant que Freelance, vous ne percevrez pas un salaire fixe tous les mois. Le calcul de votre TJM est donc une étape primordiale pour calculer vos revenus que ne se résume pas simplement à prendre son salaire mensuel et le diviser par le nombre de jours travaillés. En tant qu’indépendant, vous êtes votre propre entreprise et à ce titre vous devrez payer des impôts supplémentaires sur votre chiffre d’affaires ou bien sur vos bénéfices, selon le statut juridique choisi. La raison pour laquelle ces charges supplémentaires doivent être prises en compte lors du calcul de votre TJM. 

Méthode simplifiée pour calculer votre TJM 

Le temps que vous disposez sous la main de ces différents éléments, il est alors possible de procéder au calcul. Ci-dessous une méthode de calcul de TJM simple et illustrée. Partons du principe que par exemple, vous souhaitez vous dégager un salaire mensuel de référence de 3500€, en consacrant 15 jours par mois à vos missions. 

  • Ajoutons les cotisations sociales: + 80% = 6 300 € 
  • Un contrat de mutuelle TNS: + 40 € (6 340 €)
  • Une assurance chômage: + 90 € (6 420 €) 
  • Une assurance responsabilité civile professionnelle (multirisque) : + 35 € (6 455 €) 
  • Une compensation aux «avantages» de l’entreprise (primes, chèques déjeuners..): 300€ 
  • Nous obtenons un total de 6755 €. 

Afin d’obtenir votre TJM, il suffit alors de diviser ce montant par le nombre de journées travaillées dans le mois : 6755/15 = 450 €. Concrètement, c’est le tarif à la journée que vous devez facturer à vos clients si vous souhaitez vous octroyer un salaire de 3500 € ! 

Si vous souhaitez connaître votre Taux Horaire Moyen (THM), simplement divisez le TJM par 8 (nombre moyen d’heures de travail/jour). Vous obtenez donc un THM de 56,25 €. 

Nombreuses sont les paliers de facturation qui peuvent également être envisagés en fonction de la durée de votre mission. C’est en tout cas la méthodologie qu’applique Véronique Vagne: « J’ai identifié 3 types de TJM : un tarif pour les missions courtes (de 1 à 4 jours), un pour les missions de durée moyenne (de 5 à 10 jours) et un dernier pour les missions longues (au-delà de 10 jours)». 

Comment son salaire est-il calculé en portage salarial ? 

Peut-être que vous le savez, le portage salarial permet au consultant de conserver son autonomie tout en bénéficiant du statut de salarié et de ses atouts tels que la gestion administrative, l’accompagnement individuel, l’assurance chômage, la mutuelle d’entreprise, l’assurance responsabilité civile pro… Des avantages qui ont évidemment une contrepartie : 

outre le prélèvement des habituelles cotisations sociales, le consultant doit reverser une partie de son chiffre d’affaires (10 % en moyenne) sous forme de frais de portage.

 Là encore, prenons un salaire de base de 3 500 € net afin d’évaluer le TJM à cibler. 

  • Ajoutons les charges salariales (+ 22 %) : 4 270 € 
  • Les frais de gestion (+ 10 %) : 4 697 € 
  • Et les charges patronales (+ 54 %) : 7 233 € 

On obtient, sur une base de 15 jours de travail, 7233/15 = 482 € 

Il est donc nécessaire de fixer un TJM un peu plus élevé en portage salarial, afin de réaliser un nombre de jours et salaire équivalents. N’oublions pas que cette forme d’emploi permet au consultant de consacrer davantage de temps à sa prospection et à ses missions, lui permettant de revoir son TJM à la baisse sans rogner son salaire. 

Les points de vigilance à ne pas négliger 

Ce n’est pas évident, de trouver le bon tarif, en dépit d’une méthode de calcul éprouvée sous la main. Il faut bien savoir certainement s’y reprendre à plusieurs reprises en procédant à des réajustements afin de trouver l’équilibre à mieux convenance avec votre clientèle tout en vous permettant de vivre convenablement de votre activité professionnelle. Il est bien indiqué aussi qu’il faut faire attention à ne pas céder à des propositions trop basses d’un client, si possible, une fois le positionnement correctement évalué. 

N’hésitez pas à confronter votre TJM, il doit être en fait ajusté avec le prix du marché. Ça peut être aussi intéressant d’échanger sur le sujet avec des personnes expérimentées dans son secteur d’activité. 

Notons que dans les exemples précédents, nous sommes partis sur une base de 15 jours de travail effectifs, un période de temps qu’elle est généralement possible de consacrer à ses missions quand on exerce à son compte indépendamment. Il est en effet rare qu’un consultant autonome soit en mesure de facturer davantage de jours, puisqu’il doit dédier une partie de son emploi du temps à sa formation, sa comptabilité, sa prospection commerciale, et ses congés. 

Prenez bien en compte également la nature et le spectre de vos missions. Rappelons ainsi quelques critères essentiels à ne pas négliger, à leurs titre on note ; l’étendue des fonctions, les potentielles responsabilités, s’il y a du management à assurer. 

Pensez toujours à ajouter une marge de sécurité afin que vous puissiez gérer sereinement les petits et gros imprévus, lors de à l’évaluation du temps nécessaire à la réalisation de ces missions.

 Finalement, sachez que, grâce au portage salarial, vous disposez de la possibilité de récupérer tout ou partie de vos frais professionnels (non pris en compte dans les calculs), ce qui peut être intéressant si vous avez beaucoup de dépenses.